10 erreurs à éviter pour faire fabriquer ses produits en Asie

Les cultures commerciales nord-américaine et chinoise se distinguent l’une de l’autre par de nombreuses traditions, habitudes et normes auxquelles peuvent se heurter l’acheteur ou le producteur novice.

Un des principaux points à prendre en considération est le rapport entre la qualité et le prix. Prenons l’exemple d’un client qui demande à son fournisseur de baisser le prix de son produit ou de son service, sans quoi le client ne passera pas de commande. En Amérique du Nord, le fournisseur a tendance à baisser le prix au détriment de sa marge bénéficiaire. En Chine, par contre, bien que ce ne soit pas toujours le cas, le fournisseur diminue la qualité du produit jusqu’à atteindre le prix pour lequel le client est prêt à payer.

Commander la fabrication d’un produit puis synchroniser la production, le contrôle de la qualité et l’expédition est un tout autre enjeu qu’il faut absolument éviter de négliger. Le meilleur exemple est celui du Nouvel An chinois. Cette fête, qui débute généralement entre la fin janvier et la mi-février, se traduit par un long congé allant d’une dizaine à une trentaine de jours en Chine.

Le client aguerri sait que l’expédition de marchandises dans les deux semaines précédant le Nouvel An chinois relève de la folie puisque les porte-conteneurs débordent et que l’ensemble des services logistiques est quasi paralysé. En outre, une production ou une fabrication tout de suite après le retour du long congé sera sujette à des temps de traitement particulièrement long; les usines qui se remettent en service mettent parfois un mois à retrouver leur rythme de croisière. Il est donc peu envisageable d’inclure la production en Chine ou au Vietnam dans un processus de fabrication et d’approvisionnement « juste à temps ».

Les normes de qualité en fabrication sont relativement les mêmes entre entreprises d’un même secteur, au sein d’une même région géographique. Lorsqu’un client canadien fait fabriquer des pièces dotées d’un revêtement anticorrosion aux États-Unis, il peut par exemple s’attendre, sans dire mot, à ce que le fournisseur effectue un contrôle de la qualité et nettoie les pièces avant d’appliquer le revêtement, de sorte que ce dernier colle bien au matériau et résiste aux aléas de l’hiver canadien.

Mais ce sont là des étapes qu’il faut indiquer à tout prix lorsqu’on fait affaire avec un fabricant de Chine ou du Vietnam, l’hiver canadien leur étant à peu près étranger! Il ne s’agit pas nécessairement d’une différence culturelle, mais bien d’une méthodologie de travail selon laquelle si un service n’est pas demandé, c’est qu’il n’est pas à faire. Et ainsi, tout a un prix, y compris l’ajout d’une étape de finition ou d’inspection.

Assurer une présence physique, soi-même ou par procuration, est un incontournable dans une relation avec un fabricant en Asie, qu’il s’agisse de la Chine, du Vietnam ou d’un autre pays.

Lorsqu’on a un « contact » dans une usine de fabrication à l’étranger, il peut arriver que la personne soit en effet un agent de liaison qui pourrait se faire passer pour le propriétaire de l’établissement. Le client à distance qui ignore ce « léger détail » pourrait obtenir des réponses inadéquates à ses questions et se retrouver avec un produit impropre à l’usage. Une présence réelle permet ainsi de rencontrer les bonnes personnes, au bon moment.

Un des avantages notables d’assurer une présence physique sur les lieux est de pouvoir effectuer une inspection des lieux, des procédés ou des produits fabriqués à tout moment, ou presque. Soumis à une telle méthode, le fabricant n’aura d’autre choix que de faire montre de rigueur sur toute la chaîne de production.

Par ailleurs, s’entourer d’une personne de confiance qui agira en votre nom et pour votre bénéfice sur les lieux de fabrication est essentiel. Grâce à cette personne, vous pourrez effectuer le suivi de la production et de la qualité grâce à l’envoi de fichiers vidéo ou audio, et à la tenue de visioconférence pour la prise de décisions rapides permettant de régler beaucoup de problèmes, petits et grands.

Cette erreur se passe d’explications. Disons seulement qu’avec la montée de l’automatisation et l’industrialisation 4.0 de nombreuses usines occidentales, des fabricants de partout dans le monde peuvent rivaliser avec les usines chinoises en ce qui a trait à la rapidité de traitement et d’exécution et à la qualité des marchandises produites. Reste à voir les coûts liés à l’importation pour prendre une décision éclairée.

Malgré tout, certains produits sont presque invariablement mieux fabriqués en Asie; pensons par exemple aux produits nécessitant une main-d’œuvre spécialisée qu’il est difficile, voire impossible de trouver ailleurs.

Quand on pense à l’importation, on se limite souvent aux coûts associés au fret. Cela dit, de nombreux autres facteurs ont un impact sur les frais liés à l’importation de la Chine ou du Vietnam :

• - Le volume de production à traiter par le fournisseur
• - La complexité des composants
• - Le taux d’imposition de la douane par catégorie de produit
• - La manutention et l’emballage

Tenons-le-nous pour dit : il fait plus chaud dans le sud-est de l’Asie qu’au Canada, peu importe la saison. Lorsque les marchandises quittent la Chine ou le Vietnam en hiver, le thermomètre dans les conteneurs indique dans les 40 degrés Celsius. À l’arrivée, les produits sont soumis à des températures oscillant les -20 degrés Celsius et à un taux d’humidité frôlant 100 %. Pas l’idéal.

De plus, étant donné que les transporteurs veulent économiser de l’espace et éviter les chargements partiels, les conteneurs sont combles. De ce fait, les marchandises du dessous sont parfois écrasées sous le poids d’autres produits. Le chargement effectué par les grues contribue également à l’écrasement des charges étant donné que le dépôt des charges se fait parfois brusquement.

Il n’est pas rare de voir une portion d’un chargement détruite par les aléas du transport à l’international.

Les usines chinoises et vietnamiennes concentrent leurs activités sur les clients qui commandent des produits ou des marchandises en grande quantité. Si votre volume de production est trop faible, les fabricants risquent de mettre votre dossier au bas de la pile et de s’intéresser plutôt à de gros joueurs. Sans toutefois entraîner l’annulation de votre commande, cela pourrait avoir une incidence majeure sur vos délais d’approvisionnement et de réception.

Comme vu précédemment, tout a un prix. Et la qualité ne fait pas exception.Idéalement, le client devrait avoir l’occasion de comparer les prix et la qualité de plusieurs fabricants afin de prendre une décision éclairée. Malheureusement, cela n’est pas toujours possible lorsqu’on connaît peu le marché producteur.

On se rabat alors sur le fabricant le moins cher. Mais attention! Si le prix est très, voire trop bas, il pourrait y avoir anguille sous roche. Une étape manquante dans le processus de fabrication? Un aspect négligé qui vous échappe?

Bref, choisir un fournisseur en utilisant le prix comme unique objet de décision est très risqué. Vous auriez intérêt à revoir le processus en entier avec le fabricant ou à comparer le prix à celui d’autres usines ou d’autres personnes qui font fabriquer leurs marchandises en Chine ou au Vietnam.

Peu importe le pays producteur (Chine, États-Unis, Corée, Vietnam, etc.), des erreurs se glisseront inévitablement dans la chaîne de fabrication, et des réglages devront être apportés pendant le cycle de production et d’importation. C’est pratiquement inévitable. C’est pourquoi il faut mettre en place une structure de remplacement, un plan B, en quelque sorte. Ainsi, si vous vous retrouvez avec un lot de produits qui présentent des problèmes ou des défauts de fabrication, ou si un enjeu nécessite votre attention rapidement, vous pourrez vous tourner vers le plan B et poursuivre votre processus d’approvisionnement.

Étant donné les tarifs d’importation musclés établis par la dernière administration des États-Unis à l’endroit de la Chine, de nombreux industriels se sont tournés vers le Vietnam comme solution de rechange pour leurs besoins de production. Mais voilà que le Vietnam fait l’objet d’une enquête visant la manipulation de sa monnaie, et les pratiques d’importation et d’utilisation du bois qui y serait illégalement récolté ou négocié.

Toutefois, même si cette situation politique n’avait pas lieu, sachez que le Vietnam ne dispose pas des ressources humaines et matérielles permettant de produire autant que la Chine. Le Vietnam effectue ses premiers pas vers une industrialisation, et peu de fournisseurs de très grande qualité s’y trouvent. La main-d’œuvre et surtout artisanale pour les biens de consommation de masse. Il existe toutefois des usines qui fabriquent des produits haut de gamme de grand qualité, bien qu’elles se fassent rares.

Bref, au cours des dix à quinze prochaines années, le Vietnam pourrait bel et bien assumer le rôle que jouait la Chine en ce qui a trait à la fabrication à l’échelle internationale. Il s’agit ainsi d’un pays qui mérite toute votre attention.